Ambdilwahedou Soumaila a interpellé sur Francinfo le président Emmanuel Macron, en déplacement ce lundi dans le département le plus pauvre de France, sur le manque de soutien financière de l’État auprès des collectivités locales.
La vie à Mayotte n’est «pas complètement revenue à la normale» depuis le passage du cyclone Chido il y a quatre mois, a déploré Ambdilwahedou Soumaila, le maire LR de Mamoudzou. Interrogé au micro de Franceinfo ce lundi 21 avril, l’édile a interpellé Emmanuel Macron, qui venait d’atterrir dans le département le plus pauvre de France. «J’espère que quand il reprendra l’avion, ses décisions seront suivies par des faits. Beaucoup d’annonces avaient été faites en décembre, mais à date, aucune collectivité n’a touché aucun euro. Elles doivent se débrouiller par elles-mêmes», a-t-il dénoncé.
Au lendemain du passage du cyclone, les autorités locales avaient estimé un montant de «600 millions d’euros» pour permettre la reconstruction des établissements publics et des maisons, a rappelé Ambdilwahedou Soumaila. «90% du territoire était à terre. Encore aujourd’hui, beaucoup de concitoyens nous appellent pour réclamer des bâches. Cela signifie que personne n’a réussi à refaire le toit de leur maison pour éviter que l’eau ne coule», a regretté l’édile.
Depuis la catastrophe, seulement «40% de l’éclairage public» a été rétabli, accentuant les risques d’«insécurité» et d’«agressions» à la nuit tombée, s’est-il inquiété. Le maire de Mamoudzou s’est toutefois réjoui que «18.000 élèves aient repris le chemin de l’école, même en mode dégradé». «C’était notre priorité», insiste-t-il, avant de préciser que «90% des écoles sont actuellement utilisées», alors qu’«un tiers d’entre elles n’étaient pas exploitables».