Le dollar alourdit ses pertes vendredi, sur des prises de bénéfices, malgré des données montrant que le marché du travail américain n’a pas été autant affecté par la guerre commerciale en avril que le craignaient les analystes. Vers 14H25 GMT (16H25 à Paris), le billet vert perdait 0,66% face à l’euro, à 1,1365 dollar, et abandonnait 0,26% à la livre, à 1,3313 dollar.
Selon des données officielles publiées vendredi, 177.000 emplois ont été créés le mois dernier aux États-Unis, moins qu’en mars (185.000, chiffre révisé à la baisse), mais plus que les 138.000 anticipés par le consensus du marché. Le taux de chômage est lui resté stable en avril aux États-Unis, à 4,2%, comme prévu.
Il s’agit du premier rapport sur l’emploi américain «à couvrir la période depuis le Jour de la Libération», le 2 avril, quand Donald Trump a annoncé des surtaxes douanières massives, «et l’un des premiers points de données fiables à disposition», soulignent les économistes de la Deutsche Bank. Un rapport jugé «honorable» par Kathleen Brooks, de XTB, interrogée par l’AFP. Pour l’analyste, le repli du dollar s’explique plutôt par «des prises de bénéfices», car il est remonté «trop haut et trop vite cette semaine».
Détente entre la Chine et les États-Unis
Entre la clôture de la séance lundi, et l’ouverture de celle de vendredi, le dollar a en effet progressé de 1,15% face à l’euro, et de 2,38% par rapport au yen japonais. Les pertes du billet vert enregistrées vendredi font «suite à trois séances consécutives de hausse, alimentées par l’espoir d’un apaisement des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine», précise à l’AFP Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
Pékin a annoncé vendredi évaluer une proposition de négociations émanant de Washington au sujet des droits de douane exorbitants imposés par les deux pays. Les États-Unis imposent une surtaxe de 145% sur de nombreux produits chinois depuis le mois d’avril. La Chine a réagi en dégainant des droits de douane de 125% sur les importations américaines. Donald Trump a affirmé mercredi qu’il y avait «de très fortes chances» que Pékin et Washington parviennent à un accord. «Cependant, les risques persistent», et ne permettent pas à ce stade «un rebond stable et durable du dollar», détaille Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank, questionnée par l’AFP.