Le faible dollar canadien, qui pourrait encore baisser davantage, si l’administration Trump impose des tarifs douaniers, a le potentiel d’attirer plus de visiteurs au Canada et permettre au secteur du tourisme de faire belle figure.

À la station de ski Sunshine, en Alberta, le billet de remontée coûte ainsi 175 $, mais converti en dollars américains, il descend à 120 $US, soit une aubaine, car un billet semblable coûte le double au Colorado.

Le parc national des Lacs-Waterton tourne au ralenti l’hiver. La plupart des hôtels et des commerces sont fermés, mais le propriétaire de deux hôtels et président de la chambre de commerce locale, Shameer Suleman, s’attend à un été très occupé.

Nous prenons beaucoup de réservations au téléphone et lorsque nous leur donnons le tarif converti, [les touristes américains] sont choqués. Ils n’ont aucune idée à quel point le dollar canadien est faible en ce moment, explique-t-il.

C’est très bon marché par rapport à certains endroits aux États-Unis.

Une citation de Shameer Suleman, président de la Chambre de commerce de Waterton

En ce moment, 1 $ canadien vaut 69 cents américains.

Shameer Suleman se trouve devant une maison et des montagnes enneigées.

Shameer Suleman s’attend à un été très occupé avec une affluence de touristes étrangers. Pour un endroit limité comme Waterton, cela veut dire une préparation accrue. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Dan McGarvey

Un peu plus à l’ouest, les stations de ski des Rocheuses observent déjà l’effet du faible dollar canadien sur l’affluence. Selon Emmett McPartlin, le directeur des ventes et du marketing de la station de Lake Louise, le nombre de visiteurs américains a augmenté cette saison, et le taux de change est un facteur.

Nous le voyons dans les commentaires en ligne. Nous l’entendons de la part de nos visiteurs. L’excellent rapport qualité-prix est un sujet de conversation de visiteurs et des Américains en particulier, dit-il.

Le constat est le même à la station de ski de Sunshine.

Selon la vice-présidente aux communications, Kendra Scurfield, la relative abordabilité des pentes canadiennes est un bon argument de vente. Notre plus grand défi pour attirer les Américains, c’est de leur rappeler où nous sommes, comment ils peuvent arriver jusqu’à nous et ce qu’ils peuvent faire ici. Ils ont beaucoup d’options de ski au sein même de leur pays, dit-elle.

Les cartes de crédit risquent de chauffer

En termes de retombées économiques, le touriste américain est intéressant. Ils veulent manger dans les meilleurs restaurants, ils veulent magasiner, skier et découvrir ce qui rend le Canada différent, observe Kendra Scurfield.

Le directeur de l’École de management du tourisme et de l’hôtellerie Ted Rogers à l’Université Toronto Metropolitan, Frédéric Dimanche, doute que la faiblesse du dollar attire, à lui seul, plus de touristes au Canada, mais il estime qu’il pourra faire augmenter les dépenses de ces visiteurs.

Ça va les encourager à dépenser un petit peu plus, peut-être prolonger les séjours, peut-être faire du shopping, peut-être choisir une classe d’hôtel supérieure à celle à laquelle ils avaient pensé, dit-il.

Une pile de guides touristiques sur une table.

Selon Frédéric Dimanche, les campagnes de promotion du tourisme canadien devraient plus mettre en valeur le taux de change avantageux.

Photo : Radio-Canada / François Joly

Frédéric Dimanche estime que ce taux de change avantageux devrait être plus mis de l’avant dans la promotion du tourisme au Canada.

On n’ose pas dire aux gens qu’on a une destination bon marché. Mais les Américains ne sont pas vraiment au courant de la valeur de leur dollar par rapport au nôtre.

Une citation de Frédéric Dimanche, professeur de tourisme

Toutes les mentions du Canada par Donald Trump, blague ou pas, pourraient aussi donner un petit coup de pouce à cette saison touristique, selon le professeur. Ça augmente la notoriété peut-être et puis surtout, dans les esprits, le Canada peut grappiller quelques places, avance-t-il.

Plus de touristes canadiens attendus

Les sites Internet des hôtels du groupe Canadian Rocky Mountain Resorts ont ainsi vu le nombre de visites d’internautes américains grimper de plus de 50 % ces dernières semaines. Ce qui est tout aussi intéressant pour le groupe, c’est que l’intérêt des Canadiens est aussi à la hausse, selon le président du groupe, Larkin O’Connor.

Nous voyons une augmentation des réservations de l’Alberta, de la Colombie-Britannique, de l’Ontario. Nous avons vu une forte hausse de la Saskatchewan, dit-il. Cela ne fait aucun doute pour lui : la faiblesse du dollar canadien est en cause, puisque voyager ailleurs qu’au Canada est devenu encore plus cher.

Pour Larkin O’Connor, cette augmentation du tourisme est une bonne chose, si elle arrive au bon moment. À Banff ou à Lake Louise, où se trouvent ses propriétés, les mois d’été sont pleins, quelle que soit la valeur du dollar.

Nous nous concentrons sur les huit autres mois de l’année où nous avons de la disponibilité, et nous espérons bien que les Canadiens vont nous aider à remplir ces moments-là, dit-il.



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