La valeur du dollar canadien sur le marché des devises s’est un peu redressée, mardi, au lendemain du report de l’attaque tarifaire du président Trump envers les exportations du Canada aux États-Unis.


Le huard s’est élevé jusqu’au seuil des 70 cents US en cours de séance, à son plus haut niveau depuis le début de janvier, avant l’arrivée de la nouvelle administration de Donald Trump à la Maison-Blanche.

En fin de journée, mardi, le dollar canadien se maintenait autour des 69,8 cents US sur le marché des devises. N’empêche, avertissent des analystes, ce « redressement » du taux de change du dollar canadien pourrait s’avérer très temporaire si le sursis d’application des super-tarifs douaniers de 25 % annoncé lundi par le président Trump était révoqué dans un mois, en mars.

« Notre analyse des conséquences économiques et financières d’un conflit commercial nord-américain suggère que le dollar canadien devrait se déprécier de 5 % par rapport au dollar américain pour chaque augmentation permanente de 10 % des droits de douane », indique Jimmy Jean, vice-président, économiste en chef et stratège chez Desjardins, dans la mise à jour de son « Point de vue économique ».

Par conséquent, « si la hausse des droits de douane américains devait se confirmer autour de 20 % en moyenne », l’économiste en chef de Desjardins anticipe que la valeur du dollar américain par rapport au dollar canadien pourrait s’élever jusqu’à 1,54 $ CAN sur le marché des devises. En chiffre d’usage courant, ça correspond à un taux de change de seulement 64,9 cents US pour le dollar canadien au cours des prochains mois.

1,55 $ d’ici le second semestre

À la Banque Nationale, l’économiste en chef Stéfane Marion avertit aussi du risque d’un autre épisode de dévaluation du dollar canadien au cours des prochains mois.

« Nous prévoyons maintenant que la valeur du dollar américain par rapport au dollar canadien s’élèvera à 1,55 $ CAN d’ici le second semestre 2025 », ce qui correspond à un taux de change de 64,5 cents US pour le dollar canadien.

Si elle s’avère, une telle dévaluation du dollar canadien serait la pire depuis la crise économique de la pandémie, au printemps 2020, alors que le huard avait dégringolé de 75 cents US à 69 cents US en moins de deux mois.

Mais cette fois-ci, signale Stéfane Marion dans sa « Mise à jour de prévisions » publiée lundi, en plus du choc des menaces tarifaires de Donald Trump, la valeur du dollar canadien avait déjà subi « un impact significatif » découlant de « l’élargissement du différentiel [écart] de taux d’intérêt entre le Canada et les États-Unis jusqu’à 200 points de base », ou 2 % en chiffre courant pour les emprunteurs.

Nouvelle dépréciation

Chez Scotia Capital, principale filiale boursière de la Banque Scotia, le directeur en stratégie de portefeuille, Hugo Ste-Marie, avertit ses clients-investisseurs du risque d’une dépréciation accentuée du dollar canadien au cours des prochains mois.

« Bien que le huard soit déjà proche de son plus bas niveau depuis 10 ans, ce qui reflète l’écart important des taux d’intérêt entre le Canada et les États-Unis et la menace de tarifs douaniers, je m’attends à une nouvelle dépréciation du dollar canadien », indique Hugo Ste-Marie dans une estimation d’impact d’une « guerre commerciale » sur la Bourse canadienne.

« En fait, les investisseurs ne devraient pas exclure un nouveau test des plus bas [taux de change] observés au début des années 2000, lorsque le dollar canadien oscillait entre 0,62 et 0,65 dollar US. »





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