DÉCRYPTAGE – La défiance envers le billet vert fait s’envoler le coût de la dette des États-Unis.
Le tremblement de terre provoqué par la guerre commerciale déclarée par Donald Trump a-t-il déclenché un mouvement tectonique des plaques des marchés de capitaux ? Plusieurs signes d’une rupture potentiellement dangereuse apparaissent depuis quelques jours. Mercredi matin, les taux d’intérêt de la dette souveraine américaine se sont ainsi brutalement envolés, jusqu’à 4,9% à 10 ans contre 4,26% la veille et 4% vendredi dernier, avant de refluer autour de 4,5%. Cette poussée de fièvre est un signal d’alarme.
Pour Donald Trump tout d’abord, qui a pour objectif de faire baisser les taux, dont dépendent les conditions de crédit pour les entreprises et pour les ménages. C’est aussi une très mauvaise nouvelle pour l’État fédéral, endetté à hauteur de 35.000 milliards de dollars et qui affiche un énorme déficit budgétaire (1700 milliards de dollars, soit plus de 6% du PIB) à financer sur les marchés. C’est enfin un risque pour les acteurs financiers, hedge funds et autres fonds de capital-investissement…