L’année dernière le produit brut des jeux (PBJ) des paris sportifs en ligne s’est envolé de 19%, à près de 1,8 milliard d’euros, notamment grâce au football, au tennis, au basketball et au Rugby.
Encore un record pour les jeux d’argent en France en 2024, qui, grâce à l’Euro de football et les Jeux olympiques de Paris, ont vu leur chiffre d’affaires progresser de près de 5% à 14 milliards d’euros, selon l’Autorité nationale des jeux (ANJ) mercredi. L’année dernière le produit brut des jeux (PBJ) – la différence entre les mises des joueurs et les gains reversés par les opérateurs – des paris sportifs en ligne s’est envolé de 19%, à près de 1,8 milliard d’euros.
Parmi la quarantaine de sports ouverts aux paris en France, quatre se distinguent par les montants de mises: le football, le tennis, le basketball et le Rugby, souligne l’ANJ. Le pari hippique en ligne progresse légèrement (+1,5% à 339 millions) tandis que le poker fléchit (-2% à 493 millions). En 2024, le nombre de comptes joueurs actifs a progressé (5,7 millions de comptes joueurs) comme le nombre de joueurs uniques qui sont désormais 3,9 millions. La population des parieurs sportifs a rajeuni (30% des parieurs sportifs ont entre 18 et 24 ans) et elle s’est aussi féminisée (avec 15% de parieuses), souligne le régulateur.
Si les jeux en ligne ont fortement progressé l’an dernier, l’essentiel de l’activité des jeux d’argent vient de la FDJ, rebaptisée FDJ United, qui a réalisé un PBJ de plus de 7 milliards d’euros (+6%) principalement porté par la loterie. Viennent ensuite les 202 casinos français avec un PBJ en hausse de 1,2% à 2,7 milliards d’euros pour un nombre d’entrées stable (31 millions). Le PBJ des 7 clubs de jeux parisiens s’établit à 123 millions d’euros. Enfin le PMU voit son PBJ baisser de 2%, à 1,7 milliard d’euros mais son bénéfice net est resté stable en 2024 (837 millions), ce qui permet de maintenir son financement à la filière hippique, et le nombre de joueurs a progressé (3,5 millions de joueurs).
«moins centré sur les joueurs à risques»
Pour l’ANJ, cette dynamique signifie qu’il faudra redoubler de vigilance en 2025 sur les joueurs à risques et la pression commerciale des opérateurs, même si la hausse de fiscalité qui entrera en vigueur au 1er juillet pourrait affecter l’activité du marché en ligne en 2025. «Les premiers mois de l’année 2025 confirment cette dynamique de croissance. Dans ce contexte, le régulateur souligne deux enjeux majeurs: la nécessaire réorientation du modèle économique du secteur vers un jeu d’argent moins intensif et moins centré sur les joueurs à risques», souligne la présidente de cette autorité, Isabelle Falque-Pierrotin.
Et «la mobilisation de l’ensemble des parties prenantes pour changer les représentations associées aux jeux d’argent aboutissant à leur banalisation dans la société française», poursuit-elle dans le communiqué. Autre point d’attention en 2025: l’ouverture du marché des jeux à objets numériques monétisables (JONUM), une expérimentation qui devrait débuter en septembre 2025 après publication des décrets et à laquelle l’ANJ sera «particulièrement vigilante au strict respect des frontières avec les jeux d’argent».