Le respect de l’État de droit est essentiel pour le rôle international de l’euro, affirme mercredi la BCE dans un rapport alors que la politique commerciale imprévisible de Donald Trump ravive les doutes sur le statut du dollar. «L’attrait mondial de l’euro s’appuie sur des politiques solides dans la zone euro et sur des institutions fondées sur des règles. Le respect de l’État de droit reste essentiel pour maintenir, et potentiellement renforcer, la confiance mondiale dans l’euro», affirme Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, en préambule du rapport.

Même si les pays de la zone euro ont du mal à coordonner leurs politiques, le respect de l’État de droit est supposé garantir un cadre fiable et prévisible pour les investisseurs, contrairement à d’autres devises dont les systèmes juridiques paraissent moins stables ou davantage soumis aux pressions politiques, explique en substance le document.

La suprématie du dollar contestée

Il est publié au moment où la domination du dollar en tant que monnaie de réserve, longtemps considérée sans alternative crédible, est questionnée: l’économie mondiale «a prospéré sur la base de l’ouverture et du multilatéralisme, soutenus par le leadership américain» et la prédominance du dollar, mais «cet ordre mondial […] est en train de se fracturer», notamment à cause du protectionnisme des États-Unis depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, a déclaré fin mai à Berlin, Christine Lagarde, ancienne directrice générale du FMI.

Ces évolutions pourraient «ouvrir la voie à un rôle international accru pour l’euro», a-t-elle alors plaidé. Selon le rapport, la part de l’euro dans les réserves officielles mondiales de changes est restée stable l’an dernier, à 20%, un niveau peu ou prou inchangé depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. À titre de comparaison, la part du dollar reste majoritaire quoique en recul de deux points, à 57,8%, tandis que celle du renminbi chinois a chuté à 2,2%, en raison notamment des inquiétudes concernant l’économie chinoise.

Les banques centrales continuent par ailleurs de diversifier leurs réserves vers d’autres devises comme le dollar australien ou canadien. Le rapport insiste sur les initiatives européennes destinées à renforcer la souveraineté monétaire, comme l’euro numérique, les lignes de liquidité avec les banques centrales hors zone euro et les efforts pour améliorer les paiements transfrontaliers.



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