Faire le plein d’essence est peut-être moins un calvaire ces derniers temps qu’à une époque. Et pour cause, vous avez dû le remarquer, les prix du carburant sont chaque semaine un peu plus bas que la semaine passée.
Du 7 mars au 14 mars 2025, voici les prix que l’on pouvait voir s’afficher à la station-service :
- le SP98 : 1,79 euro le litre (contre 1,95 il y a un an, le 22 mars 2024)
- le SP95 : 1,73 euro le litre (contre 1,9 il y a un an)
- SPE95-E10 : 1,68 euro le litre (contre 1,86 il y a un an)
- Gazole : 1,63 euro le litre (contre 1,79 il y a un an)
Quelques centimes qui font pourtant toute la différence sur un plein d’essence. Depuis trois mois, les prix de tous les carburants baissent en continu. Faut-il espérer que cela se poursuive ?
La fin des restrictions jusqu’à fin 2026
Déjà, on peut se demander pourquoi les prix baissent en continu. Il faut tout simplement regarder l’évolution du prix du baril brut. « Depuis deux ans, il est relativement stable », indique Olivier Gantois, président de l’Ufip (Union française des industries pétrolières), contacté par actu.fr.
En effet, depuis janvier 2023, les prix ont varié entre 76 et 71 dollars le baril. On est bien loin des fluctuations des années précédentes.
Et tout porte à croire que cette stabilité va se prolonger encore un moment. Début mars, l’Opep (l’Organisation des pays exportateurs de pétrole) et la Russie, qui représentent à eux deux environ 40 % de la production totale de pétrole dans le monde, ont fait une annonce plus que rassurante pour les marchés pétroliers.
Le consortium a décidé d’éliminer progressivement les restrictions de production mises en place depuis deux ans. Cela fera effet jusqu’à fin 2026.
Une chose est sûre avec cette situation, le risque d’une pénurie est « éloigné ».
Plus de pétrole = baisse des prix
Pour s’adapter à la demande de pétrole qui ne cesse d’augmenter, ils vont produire jusqu’à 120 000 barils par jour supplémentaires, et ce, jusqu’en 2026.
Pour comprendre l’impact dans votre quotidien, il suffit de reprendre le schéma classique du modèle de détermination des prix d’un marché que vous avez dû apprendre à l’école. Si la production augmente, les marchés ont anticipé que l’on pourrait se retrouver avec un excédent de pétrole et donc les prix baissent.
Guerre en Ukraine, situation au Proche-Orient, Donald Trump… quel impact ?
On aurait tendance à penser que la situation géopolitique pourrait casser cette belle dynamique. Si c’est une “considération” que les marchés ont en tête, aujourd’hui, il ne faut pas attribuer l’équilibre offre/demande aux conflits actuels.
En revanche, toutes proportions gardées, Olivier Gantois estime que, peut-être, “l’exhortation de nouvelle administration américaine à faire baisser les prix” a pu jouer.
Bientôt des prix sous la barre des 1,50 euro le litre ?
Mais alors, si on continue à produire de plus ces deux prochaines années, les prix devraient continuer à chuter si l’on en croit notre schéma ? L’ingénieur tient à remettre l’église au milieu du village : « Ces derniers mois, la baisse est très relative et progressive. On ne gagne que quelques centimes à chaque fois, on n’est pas sur un effondrement des prix. »
Pour cette raison, le président de l’Ufip ne voit « pas de raisons » pour que la note à la pompe baisse encore davantage. L’expert table plus sur une stabilisation des prix.
Les prix stables ont de fortes chances de le rester dans la période à venir. Je ne vois pas pourquoi la baisse à la pompe irait plus loin.
Alors ce n’est peut-être pas demain la veille que les prix passeront sous la barre des 1,50 euro le litre, selon l’expert, qui n’exclut d’ailleurs pas que les prix puissent remonter de « quelques centimes dans les prochaines semaines ».
Mais au final, en repensant au niveau des prix en 2022, lorsque l’on a connu un litre à plus de deux euros, il faut relativiser.
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