La volonté affichée par les dirigeants européens d’augmenter les budgets de défense sur le Vieux continent pour pallier un désengagement américain et affronter la menace russe profite à l’euro et à la livre britannique. Vers 20H05 GMT, la monnaie unique gagnait 1,03% face au dollar, à 1,0482. La livre prenait quant à elle 0,94% face au billet vert, à 1,2696 après avoir également dépassé 1% de hausse en milieu de séance.

Vendredi, le marché des devises a d’abord réagi à l’altercation entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son homologue américain Donald Trump «par un euro faible», estimant que l’Europe devrait «faire face seule à la menace de la Russie», mais il a depuis «reconsidéré» sa position, a expliqué Ulrich Leuchtmann, de Commerzbank. «La perspective d’une augmentation substantielle des dépenses de défense dans l’ensemble de la zone euro, déclenchée par les discussions sur une coalition de défense de l’Ukraine contre la Russie au cours du week-end, a donné un coup de fouet à l’euro» lundi, ont écrit dans une note les analystes de Monex USA.

Un budget de défense autour de 3 à 3,5% du PIB

Les pays européens ont pendant des décennies largement délégué aux Etats-Unis le coût de leur sécurité et ont réduit leurs dépenses militaires. Les Etats-Unis, qui ont consacré près de 3,3% de leur PIB à la défense en 2024, critiquent depuis plusieurs années la faiblesse des dépenses militaires européennes. Seuls quatre pays européens de l’Otan consacrent plus de 3% de leur produit intérieur brut (PIB) aux dépenses de défense, alors qu’Emmanuel Macron a fixé un objectif européen autour de 3 à 3,5% du PIB, pour répondre au désengagement américain en Europe. Pour atteindre ce but, de nombreux pays devront augmenter significativement leur budget dédié à la défense et si «ces dépenses accrues se concrétisent, il est possible que la Banque centrale européenne (BCE) réduise ses taux beaucoup moins que prévu tout au long de l’année», ont estimé les analystes de Monex USA.

Par ailleurs, si l’inflation a chuté de 2,5% à 2,4% en zone euro, selon des chiffres officiels publiés lundi, «les économistes prévoyaient une baisse à 2,3%», donc encore plus importante, précise Daniela Sabin Hathorn, analyste chez Capital.com. La confirmation d’une inflation plus faible dans la zone euro, facteur de baisse de la monnaie unique, était donc déjà intégrée dans les cours. Le bitcoin est de son côté en hausse lundi, après que Donald Trump a identifié dimanche cinq cryptomonnaies devant faire partie de la nouvelle «réserve stratégique» américaine à l’étude, faisant bondir leurs cours sur les marchés. Le bitcoin, la plus capitalisée des cryptomonnaies, évoluait autour de la barre des 85.000 dollars, après être tombé à 78.225,84 dollars vendredi, son plus bas depuis mi-novembre.



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