l’essentiel
Embarquée dans la première compétition internationale de sa carrière, la Tarbaise Pauline Astier dispute une demi-finale de championnat d’Europe avec l’équipe de France contre l’Espagne, ce vendredi à 16h30, au Pirée en Grèce.

Pauline, comment vous sentez-vous à quelques heures d’une demi-finale de championnat d’Europe ?

(Elle sourit) C’est trop bien ! C’est ce qu’on attendait toutes de se retrouver ici, à ce moment-là de la compétition. Maintenant, on a hâte de jouer, d’autant plus que c’est un France – Espagne. On sait que c’est une affiche assez emblématique. Je regardais les finales à la télévision (en 2013, 2017 et 2019, ndlr). Il y a toujours eu cette rivalité chez les jeunes, on veut évidemment gagner contre tout le monde, mais encore plus contre l’Espagne.

Est-ce le plus grand match de votre carrière ?

Oui mais j’essaye de ne pas me mettre trop de pression. Je sais que ça ne sert à rien. Bien sûr qu’il y a beaucoup d’adrénaline et d’excitation étant donné qu’il y a un enjeu important. Mais ça reste un match de basket, c’est simplement quelque chose qu’on aime faire.

“Il reste deux matchs à gagner”

 

Comment vivez-vous votre première compétition internationale avec l’équipe de France ?

Plutôt bien pour l’instant ! Nous sommes montées en puissance au fil des matchs. Et quand on gagne, ça rend l’aventure encore plus belle… Ce n’est pas fini, il reste deux matchs à gagner mais c’est une belle compétition jusqu’à maintenant. En plus, ça se passe bien avec les filles. Ça faisait quelques années que je vivais avec ce groupe, sans faire de compétition.

Justement, vous avez dû patienter pendant trois ans, depuis votre première sélection, pour enfin participer à un grand évènement. Est-ce une satisfaction d’être enfin dans le groupe final ?

Bien sûr ! On est toutes des compétitrices, c’est toujours un objectif. Ce n’est pas que j’attendais que mon tour vienne, mais je faisais tout pour y être le plus tôt possible. Il y a eu des choix (sur les précédents étés, ndlr), on ne peut pas toujours réussir du premier coup, c’est comme ça. Ma chance arrive aujourd’hui et j’en suis très contente.

Y a-t-il eu de la frustration ces derniers étés de toujours voir les portes se refermer devant vous ?

Non, plutôt de la remise en question. Je me demandais ce qu’il fallait que je fasse en plus pour être dans l’équipe finale, pas que dans le groupe élargi. Ça a agi comme une source de remotivation à chaque fois, je me disais qu’il fallait travailler encore plus pour intégrer les 12.

Qu’avez-vous fait de plus pendant la préparation cette année alors ?

Il faut surtout demander au coach ce qui a changé (elle rit). Mais j’ai pris encore plus confiance en mon jeu, en ce que je faisais. C’est mentalement que j’ai passé des caps. Je voulais juste continuer de progresser pour montrer que je pouvais faire partie du groupe en arrivant ici.

Les années qui m’ont le plus marqué, c’est quand j’étais à Laloubère avec les premiers titres, avec Laure Savasta

 

Il semble y avoir une conviction au sein du groupe France que votre équipe est spéciale ?

Oui, on sent qu’il y a quelque chose de particulier qui peut nous emmener en haut. Nous sommes vraiment focus sur notre objectif d’être championnes d’Europe. Tout le monde sait que ça fait quelques années que l’équipe de France truste les premières marches du podium, sans décrocher le titre. On en parle entre nous, bien sûr que l’objectif est clair pour tout le monde.

Quand vous repensez à vos jeunes années tarbaises, réalisez-vous le chemin parcouru ?

Je me dis : « Waouh, c’est vraiment fou ! » Car jamais je n’aurais pensé faire du basket à ce niveau-là, encore moins en équipe de France… J’ai trop de souvenirs de mes débuts dans le basket. Je me revois encore faire les petits tournois au TGB sur les demi-terrains. Les années qui m’ont le plus marqué, c’est quand j’étais à Laloubère avec les premiers titres, en région ou inter-régions, avec Laure Savasta.

Quand j’étais petite, je regardais toujours les Bleues à la télé. J’étais trop petite pour le titre de 2009 mais je me rappelle très bien de la médaille d’argent olympique 2012 à Londres. Récemment, j’ai retrouvé une photo de moi avec le maillot de Céline Dumerc (désormais GM des Bleues, ndlr). Le temps fait bien les choses. C’est assez fou de me dire que je suis là et ça donne encore plus envie de ramener la médaille d’or tant elle est attendue !

Après l’Euro, vous allez rejoindre Prague, les championnes d’Europe en titre…

Ce n’était pas prévu d’aller chez les championnes (elle rit). Mais en vrai, c’est trop bien ! C’est vraiment gratifiant et ça donne encore plus envie de rejoindre cette équipe. En plus, il y a des têtes que je connais (avec Valériane Ayayi et Janelle Salaün, ses coéquipiers en Bleues, ndlr) donc je pense que l’intégration sera plus facile.

J’ai hâte de vivre ce nouveau tournant. On en parle de temps en temps entre nous, on se fait des petites blagues, mais pour le moment, on est vraiment focus sur l’équipe de France.

 

 

Céline Dumerc : Pauline Astier “prend de plus en plus d’ampleur”

Céline Dumerc, l’ex-internationale également native de Tarbes désormais manager générale de la sélection tricolore évoque Pauline Astier : “À part le fait qu’on a commencé dans le même club et qu’on est toutes les deux de Bigorre, il n’y a pas beaucoup de ressemblance entre nous sur le terrain. C’est une joueuse atypique. J’adore son profil car elle ne paye pas de mine quand on la regarde mais elle m’impressionne par sa maturité et sa simplicité. Elle est solaire, joviale, elle a besoin d’avoir le sourire pour s’épanouir. Elle prend de plus en plus d’ampleur. À Bourges, elle a su prendre le relais suite à l’arrêt de Sarah Michel-Boury. Elle peut complètement être l’avenir de l’équipe de France à la mène, c’est aussi le début d’une aventure pour elle.”



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