Le dollar est tiraillé mardi, pris entre l’image d’une économie américaine qui demeure en bonne santé et les dernières annonces de Donald Trump sur les droits de douane imposés aux partenaires commerciaux des États-Unis. Vers 18H20 GMT, la devise américaine perdait 0,12% face à la monnaie unique européenne, à 1,1723 dollar pour un euro. Le Dollar index, qui compare la devise américaine à un panier d’autres grandes monnaies, grappillait pour sa part 0,09% à 97,57 points. «Il est possible que nous assistions à une modeste consolidation du dollar» après «une chute importante (…) au cours du premier semestre», observe auprès de l’AFP Shaun Osborne, de Scotiabank.
Le «buck» – l’un des surnoms de la devise américaine – a lâché plus de 11% face à l’euro depuis le début de l’année. Le dollar s’est toutefois quelque peu repris ces derniers jours, «grâce à des données économiques favorables la semaine dernière», estime Shaun Osborne. Les chiffres de l’emploi aux États-Unis ont été meilleurs que prévu, avec un taux de chômage de 4,1% et 147.000 emplois créés en juin, soit davantage que ce qui était envisagé par les acteurs de la finance.
L’Europe confiante
En outre, «nous avons également assisté à un rebond des rendements américains, ce qui a favorisé le dollar», note M. Osborne. Vers 18H20 GMT, le rendement de l’emprunt américain à dix ans se tendait à 4,42%, contre 4,38% la veille en clôture. «Mais les inquiétudes plus générales subsistent en ce qui concerne le budget et la politique commerciale» des États-Unis, commente M. Osborne.
Donald Trump a commencé lundi à envoyer des lettres à des partenaires commerciaux des États-Unis, principalement en Asie, pour annoncer le sort qui leur sera réservé. Quatorze pays connaissent ainsi le montant de la surtaxe qu’il leur a concoctée: de +25% (Japon, Corée du Sud, Tunisie notamment) à +40% (Laos et Birmanie).
De son côté, l’Union européenne (UE) a rapporté lundi qu’un «bon échange» téléphonique s’était tenu la veille entre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et Donald Trump. «L’espoir d’un accord commercial», qui permettrait à l’UE de maintenir les droits de douane de ses produits à 10% au-delà de la nouvelle échéance du 1er août, explique que «les traders privilégient l’euro aux valeurs refuges» mardi, estime Kathleen Brooks, analyste chez XTB.