L’administration américaine, sous la direction du président Donald Trump, a récemment adopté une position favorable aux cryptomonnaies, suscitant des inquiétudes au sein de l’Union européenne quant à la souveraineté monétaire et à la stabilité financière de la zone euro.
L’initiative américaine en faveur des cryptomonnaies
L’Europe est inquiète. Le président Trump a signé un décret visant à renforcer le leadership américain dans la technologie financière numérique, en particulier en promouvant les stablecoins adossés au dollar. Une nouvelle concurrence qui ne ravit pas l’Europe.
En effet, cette évolution intervient alors que les stablecoins adossés au dollar représentent 97 % du marché mondial des stablecoins, évalué à 225 milliards de dollars. Cette domination du dollar dans le secteur des stablecoins accentue les craintes européennes concernant une possible érosion de l’utilisation de l’euro. Ainsi, les débats sur un possible euro numérique se renforcent.
🪙 Qu’est-ce qu’un stablecoin et quel est son rôle ?
La signature de ce décret par Trump pourrait encourager les géants technologiques, tant étrangers qu’américains, à relancer des solutions de paiement de masse basées sur ces stablecoins. Pierre Gramegna, directeur général du Mécanisme européen de stabilité (MES), a exprimé ses préoccupations lors d’une conférence de presse de l’Eurogroupe le 10 mars : « Si cela devait réussir, ça pourrait affecter la souveraineté monétaire et la stabilité financière de la zone euro. »
Piero Cipollone, directeur de la Banque centrale européenne (BCE), suit également l’évolution de la situation de près : « Les stablecoins peuvent entrer dans le domaine des paiements, par exemple s’ils peuvent concurrencer les systèmes de cartes en réduisant le prix pour le commerçant. » Néanmoins, si l’Europe est consciente que cela, elle continue à voir les stablecoins plus comme une menace que comme une opportunité, contrairement aux États-Unis.
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La réponse européenne : le projet d’euro numérique
Face aux initiatives de Trump, l’Union européenne accélère ainsi le développement de son propre euro numérique. Depuis 2020, la Banque centrale européenne (BCE) travaille sur ce projet pour préserver l’accès des citoyens à la monnaie de banque centrale et maintenir le rôle central des banques européennes dans le système financier.
Pour Pierre Gramegna, « un euro numérique est aujourd’hui plus nécessaire que jamais ». Et il n’est pas le seul à adopter ce point de vue : « Les évolutions politiques dans d’autres juridictions peuvent avoir des conséquences importantes pour nous ici en Europe », reconnaît le ministre irlandais des Finances, Paschal Donohoe. « Ces discussions sont fondamentalement liées à notre propre autonomie et à la résilience de notre monnaie. »
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Cependant, l’Europe a encore quelques défis à surmonter : ce 10 mars 2025, une panne du système de paiement Target 2 (T2) de la BCE a engendré des doutes quant à la faculté de cette dernière à gérer un euro numérique fiable. Certains parlementaires estiment que la BCE doit d’abord démontrer ses capacités à maintenir une infrastructure financière sécurisée et ininterrompue avant de lancer une monnaie numérique.
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Source : Eurogroup
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Après une formation en journalisme, j’ai travaillé quelques années en presse généraliste avant de découvrir le monde de la finance personnelle et de la bourse. Tombée dans les cryptos depuis 2020, je suis particulièrement intéressée par le décryptage des actualités qui influencent les marchés cryptos. Mon objectif ? En apprendre toujours plus à mes lecteurs en fournissant l’information la plus précise et la plus juste possible.
Justine Ferrari
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