Le dollar reprend de la vigueur mardi après une semaine compliquée, porté par le rebond des rendements obligataires américains et l’approche d’échéances concernant les droits de douane voulus par Donald Trump. Vers 20H15 GMT, le billet vert gagnait 0,38% face à l’euro, à 1,0445 dollar. Le Dollar Index, qui compare la devise américaine à un panier d’autres grandes monnaies, montait de 0,88% à 107,51 points, après avoir évolué vendredi à des niveaux auxquels il n’était pas tombé depuis mi-décembre. «Le dollar a légèrement rebondi par rapport à son plus bas en deux mois» alors que les rendements d’État américains sont en hausse, ont écrit dans une note les analystes de Brown Brothers Harriman (BBH).
Mardi, les taux obligataires se sont nettement tendus, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans s’établissant à 4,55% contre 4,48% vendredi en clôture. Selon les spécialistes de BBH, «le dollar restera soutenu car les États-Unis conservent un large avantage en matière de rendement obligataire par rapport à toutes les autres grandes économies.» Pour Marc Chandler, de Bannockburn Global Forex, cette remontée signe «la fin de la correction à la baisse» de la devise américaine. «De septembre à la mi-janvier, le dollar s’est apprécié, puis il s’est replié jusqu’à aujourd’hui. Je pense donc que ce repli était une correction et qu’elle est désormais terminée ou presque», estime auprès de l’AFP l’analyste. «La tendance sous-jacente est toujours à l’appréciation du dollar», ajoute-t-il.
Dans l’attente des droits de douane
Les cambistes restent aussi suspendus aux évolutions des droits de douane promis par Donald Trump. Le président américain a annoncé jeudi une politique de «droits de douane réciproques», pour rétablir l’«équité» dans les relations commerciales entre les États-Unis et le reste du monde. Il a ajouté vendredi qu’il envisageait d’imposer de nouveaux droits de douane sur les voitures importées, «autour du 2 avril».
Cela s’ajoute aux surtaxes de 25% sur les importations d’acier et d’aluminium aux États-Unis, qui entreront en vigueur le 12 mars, «sans exceptions ni exemptions» ainsi qu’aux droits de douane visant les produits importés du Canada et du Mexique, mis en pause pour un mois jusque début mars. À l’approche de la fin du mois, et donc d’échéances importantes concernant les droits de douane, «les investisseurs réfléchissent à leur positionnement», assure Marc Chandler car cette «épée de Damoclès» va «apporter un peu de soutien au dollar».
