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Le dollar est en retrait mercredi, les cambistes se montrant crispés à quelques heures de l’annonce par Donald Trump d’une nouvelle salve de surtaxes douanières qui pourrait déclencher une bataille commerciale d’ampleur entre les États-Unis et ses partenaires. Pour Matthew Weller, de Forex.com, les cambistes se trouvent «dans une situation d’attente» même s’il est possible de constater «à court terme une certaine faiblesse» du dollar.
Après avoir fait du surplace en début de séance, vers 18H40, le billet vert s’enfonçait de 0,61% face à l’euro, à 1,0858 dollar, et perdait 0,43% contre la livre, à 1,2978 dollar. «Les traders hésitent à prendre des positions importantes dans l’une ou l’autre direction tant qu’ils n’ont pas obtenu des éclaircissements sur l’annonce des droits de douane», ajoute auprès de l’AFP M. Weller.
Le chef d’État de la première puissance économique mondiale doit détailler ses nouvelles taxes à 16H00 heure locale (20H00 GMT) à la Maison Blanche, juste après la fermeture de la Bourse de New York, aussi indécise mercredi que les grandes places européennes. Plusieurs options circulent dans la presse. Les États-Unis imposeront-ils une taxe unique de 20% sur toutes les importations? Ou des droits de douane variables selon les pays de provenance des marchandises?
L’impact sur la croissance
L’impact pourrait être phénoménal. «L’augmentation des droits de douane a été un facteur négatif pour le dollar américain» ces dernières semaines, rappelle Matthew Weller. Les cambistes craignent que les surtaxes douanières «entraînent un ralentissement de l’économie américaine», selon l’analyste.
Afin de soutenir l’économie américaine, la Réserve fédérale (Fed) pourrait être tentée d’abaisser ses taux d’intérêt, rendant le dollar moins rémunérateur pour les investisseurs, ce qui les pousserait à délaisser cette devise. «Les droits de douane sont intrinsèquement inflationnistes et négatifs pour la croissance – un mélange macroéconomique toxique», qui laisse les acteurs du marché «sur la corde raide», rappelle Stephen Innes, analyste chez SPI AM.
De plus, il y a la possibilité qu’«en face, s’organise une action commune européenne» en représailles, souligne John Plassard, analyste chez Mirabaud, interrogé par l’AFP. «C’est vraiment le scénario de la +stagflation+ (soit une inflation forte conjuguée à une croissance faible, ndlr) qui se dessine» aux États-Unis, estime M. Plassard.