Le dollar peine à trouver un véritable élan lundi face à la montée en puissance d’une start-up chinoise spécialisée dans l’intelligence artificielle (IA) qui pourrait remettre en question la domination des géants technologiques américains. La start-up DeepSeek a dévoilé la semaine dernière un agent conversationnel utilisant l’IA et qui serait capable de concurrencer pour quelques millions de dollars ChatGPT, le modèle développé par l’américain OpenAI à grand renfort de moyens.

L’annonce a pris de court les marchés d’actions – les valeurs de la tech plongeant lundi -, et les investisseurs se sont tournés vers d’autres actifs, considérés comme plus stables. «Le dollar bénéficie encore un peu de son statut traditionnel de valeur refuge (..) mais tout rebond positif est modéré» par «l’impact direct sur les actions américaines», ont écrit, dans une note, les analystes de Monex USA. «Habituellement, nous considérons le dollar américain comme un refuge potentiel dans ce type de conditions volatiles, mais l’accent mis sur les actions technologiques américaines et la baisse des rendements américains, ont pesé sur le dollar de manière assez significative», abonde auprès de l’AFP Shaun Osborne, de Scotiabank.

Incertitude autour des droits de douane de Trump

Vers 19H35 GMT, la monnaie américaine grappillait 0,08% face à l’euro à 1,0489 dollar. Le yen et le franc suisse bénéficiaient, eux, pleinement de leur statut de valeur refuge. La monnaie nippone grimpait ainsi de 0,83% à 154,70 yens pour un dollar, également portée par la dernière décision de la Banque du Japon (BoJ), qui a relevé son taux directeur à 0,5% vendredi dernier, après un statu quo en décembre. Le franc suisse montait pour sa part de 0,44% à 0,9019 franc suisse pour un dollar.

La devise américaine restait aussi en retrait du fait de l’absence de mise en action des droits de douane promis par Donald Trump. Le président américain a finalement suspendu sa menace d’imposer des sanctions contre la Colombie, dont une hausse des droits de douane malgré l’accord de libre-échange entre les deux pays, après que Bogota a accepté les conditions de Washington pour le rapatriement d’immigrés colombiens expulsés par les États-Unis. Cette mesure, en principe inflationniste, était susceptible de pousser la banque centrale américaine (Fed) à conserver des taux élevés, et avait donc initialement soutenu le dollar. «L’utilisation rapide de la menace tarifaire par Trump a stimulé une large progression du dollar, mais lorsque le défi de la Colombie a été résolu, le dollar a abandonné la plupart de ses gains initiaux», a dit dans une note Marc Chandler, de Bannockburn Global Forex.

À peine investi, Donald Trump a également dit prévoir d’imposer des droits de douane de 25% aux produits issus du Canada et du Mexique à compter du 1er février, bien qu’aucun décret en ce sens n’ait été signé pour le moment. Le marché a par ailleurs presque entièrement intégré dans le cours du dollar un statu quo de la Fed, qui se réunit dès mardi pendant deux jours. L’institution monétaire devrait maintenir ses taux à leur niveau actuel, compris entre 4,25% et 4,50%.



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