Le Premier ministre Keir Starmer s’est engagé lundi à réduire significativement l’immigration nette au Royaume-Uni au cours des quatre prochaines années, estimant qu’un contrôle accru était nécessaire pour maintenir la cohésion sociale et encourager l’investissement dans la main-d’oeuvre locale.

La maîtrise de l’immigration avait été un facteur déterminant lors du référendum de 2016 sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Pourtant, les arrivées nettes ont quadruplé depuis le Brexit, contribuant à la montée en popularité du parti réformateur anti-immigration de droite, Reform UK, mené par Nigel Farage.

Starmer a déclaré que les nations reposent sur des règles définissant droits, responsabilités et obligations, et qu’en leur absence, la Grande-Bretagne risquait de devenir « une île d’étrangers ».

Il a précisé que son nouveau plan prévoyait une baisse marquée de la migration d’ici la fin de la législature, en 2029, sans toutefois avancer de chiffres précis.

« C’est une promesse, mais je veux être très clair : si nous devons prendre d’autres mesures, si nous devons agir davantage pour soulager la pression sur le logement et nos services publics, alors croyez-moi, nous le ferons », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Downing Street.

Parmi les mesures annoncées lundi figurent la restriction des visas pour travailleurs qualifiés aux seuls candidats titulaires d’un diplôme universitaire, l’interdiction pour les entreprises du secteur des soins de recruter à l’étranger, et l’obligation pour les employeurs d’intensifier la formation des travailleurs locaux.

Le droit d’installation et la citoyenneté automatique pour les personnes s’installant au Royaume-Uni seront accordés après dix ans de résidence, contre cinq actuellement, bien que les travailleurs hautement qualifiés – infirmiers, médecins, ingénieurs, experts en intelligence artificielle – bénéficieront d’une procédure accélérée.

Le gouvernement a également annoncé son intention de relever les exigences de maîtrise de l’anglais en les étendant à tous les adultes à charge, qui devront désormais démontrer une connaissance de base de la langue. Selon l’exécutif, cette mesure facilitera l’intégration et réduira les risques d’exploitation.

SUJET SENSIBLE

L’immigration est depuis longtemps un sujet sensible au Royaume-Uni, ses détracteurs estimant que la cohésion sociale peut être menacée si le gouvernement n’investit pas dans la construction de logements ou le développement des services publics pour accueillir une population croissante.

De leur côté, de nombreux secteurs, dont celui des soins aux adultes, affirment qu’ils ne parviennent pas à recruter suffisamment de personnel localement. Les employeurs dans les domaines scientifiques, technologiques et autres mettent en garde contre le risque que des restrictions trop sévères nuisent à leur potentiel et ralentissent la croissance économique globale.

Le nombre de migrants européens au Royaume-Uni a chuté après le Brexit, mais de nouvelles règles de visa, l’augmentation du nombre d’étudiants étrangers et l’arrivée de personnes en provenance d’Ukraine et de Hong Kong ont entraîné une hausse globale de l’immigration ces dernières années.

L’immigration nette – le nombre d’arrivées moins le nombre de départs – a atteint un record de 906 000 personnes sur l’année jusqu’en juin 2023, contre 184 000 sur la même période en 2019, alors que le Royaume-Uni faisait encore partie de l’UE.

Neil Carberry, directeur général de la Recruitment and Employment Confederation (REC), a affirmé que la « grande intervention » de Starmer allait inquiéter les employeurs.

Interrogé sur les craintes du monde économique, Starmer a répondu que le Royaume-Uni avait connu une croissance largement stagnante alors que l’immigration était élevée, ajoutant : « ce lien ne tient pas, selon les faits. »



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