Près de deux ans après son triomphe au Mondial 2023, dont la fête avait été gâchée par le baiser imposé par l’ex-président de la Fédération espagnole de football Luis Rubiales à l’attaquante Jenni Hermoso, la Roja rêve d’un doublé historique, pour enfin aller de l’avant. Et cette conquête de l’Euro débute, ce jeudi 3 juillet 2025, à Berne, face au Portugal.
Malgré la condamnation à une amende de 10.800 euros pour agression sexuelle à l’encontre de l’ancien patron de la RFEF, confirmée en appel la semaine dernière, l’affaire reste un « fardeau », selon la double Ballon d’Or Alexia Putellas. Et ni les multiples démissions et changements structurels au sein de la Fédération réclamés par les joueuses, ni la victoire en Ligue des nations (face à la France), n’ont pour l’instant suffi à l’alléger.
Un groupe au talent inégalé
Sur le terrain, la sélectionneuse Montse Tomé a choisi de se passer d’Hermoso, meilleure buteuse de l’histoire de la sélection, pour ce qui aurait sûrement été sa dernière compétition internationale à 35 ans. Mais elle peut compter sur un groupe au talent inégalé, comprenant 11 des 23 championnes du monde en 2023, toujours emmené par les stars du FC Barcelone Aitana Bonmati et Alexia Putellas et la nouvelle joueuse du PSG Olga Carmona.
Bonmati incertaine, Paredes suspendue
Hospitalisée il y a quelques jours pour une méningite virale, Bonmati a repris l’entraînement en Suisse, pays organisateur du tournoi, avant la première rencontre de la phase de poules contre le Portugal. Sa présence dans l’entrejeu ibérique demeure cependant très incertaine. Sa forme « évolue positivement » et elle a hâte de jouer, mais « il faut la freiner », a résumé mercredi Montse Tomé face à la presse.
La capitaine barcelonaise Irene Paredes sera, elle, suspendue pour ce premier rendez-vous, qui reste cependant largement à la portée des joueuses de la Roja, larges vainqueures lors des deux derniers matchs contre le Portugal (7-1 et 4-2).
L’Espagne, qui reste sur un échec lors du match pour la 3e place aux Jeux de Paris face à l’Allemagne – seule nation à avoir remporté coup sur coup une Coupe du monde et un Euro – affrontera ensuite la Belgique et l’Italie, deux autres équipes bien inférieures sur le papier. « Nous sommes toujours attendues comme les favorites. Je crois que si on joue en équipe et si on prend du plaisir sur le terrain, personne ne pourra nous arrêter », a prévenu la jeune Barcelonaise Vicky Lopez.
« Avancer pour vaincre les peurs »
« L’Espagne est un véritable berceau de championnes et nous avons encore un grand avenir devant nous », a ajouté la buteuse du Real Madrid Alba Redondo. La joueuse de 28 ans, qui affiche fièrement son homosexualité, ne craint pas « la pression » qui pèse sur les épaules des championnes du monde en titre, déterminées à « continuer à visibiliser » le sport féminin et les couples entre femmes. Et à « avancer pour vaincre les peurs ».