L’entreprise basée à Fleurance (Gers) a subi un incendie le 13 janvier dernier. Les dégâts sont limités, et la SCOP continue son activité. Mais elle doit aussi faire face aux tensions du marché, avec la hausse des prix du cacao.
Ici Occitanie prend des nouvelles d’Ethiquable ce jeudi matin. L’entreprise basée dans le Gers, à Fleurance, a été victime d’un incendie dans une salle en chantier, destinée aux salariés. Rémi Roux, le président et cofondateur d’Ethiquable, était l’invité de “L’Eco d’ici”.
Ici Occitanie : Qu’est ce qui s’est passé exactement le 13 janvier dernier ?
Rémi Roux : On a eu très chaud, comme on dit. Il y avait des travaux dans le réfectoire qu’on était en train d’agrandir, et un ouvrier a fait fonctionner une machine avec des étincelles à côté d’un tas d’isolant de cellulose, qui a pris feu tout de suite. On n’a pas pu éteindre avec les extincteurs. Mais ce qui est bien, c’est que tous ces exercices qu’on fait pour évacuer les bâtiments, ça a servi à quelque chose ! Tout s’est passé bien dans le calme.
Pas de blessés, pas trop de dégâts ?
On a eu la chance que les pompiers, bien que ça soit des volontaires, soient arrivés assez vite et ils ont éteint le feu alors qu’il était encore dans le réfectoire. On voyait la fumée monter, mais les bureaux n’ont pas été attaqués. L’entrepôt n’a pas été touché, le chocolat n’a pas fondu et ça, c’est le plus important.
Ça veut dire que vous fonctionnez normalement aujourd’hui ?
Tout à fait. Après, je pense que ce sont les assurances qui vont payer la réparation des travaux ou les assurances des entreprises qui faisaient les travaux. Le plus important, c’est qu’il n’y pas eu de blessés ou de morts et donc on peut continuer à travailler. Et ça nous a appris des choses.
Puis ce qui est vraiment sympa, c’est quand on reçoit de la solidarité. Toutes les entreprises du coin nous ont envoyé des messages de soutien et nous ont proposé leur aide.
Vous avez renvoyé des salariés chez eux ?
Non, pour le moment, on se débrouille. Vu qu’on a plus de cantine, les salariés déjeunent dans un parcours de visite de la chocolaterie qui est ouvert au public. Et puis on va mettre des bâtiments mobiles en attendant que tout soit refait.
Ethiquable a fêté ses 20 ans en 2023. A l’époque vous nous aviez dit être la première marque de commerce équitable. Est ce que c’est toujours le cas malgré l’augmentation des coûts du cacao ?
Il y a une énorme spéculation en ce moment sur les matières premières, donc sur le cacao et le café. Et les cours ont vraiment beaucoup augmenté. Le cacao, depuis un an, ça a été multiplié par quatre, carrément. Il y a deux ans, c’est 2.500 dollars la tonne. On est à plus de 10.000 aujourd’hui.
Le café qui était autour de 200 dollars le quintal est maintenant à 340.
Donc, comment faites vous ? Vous augmentez vos prix ?
Tous les fabricants de chocolat et de café vont augmenter leur produit d’un euro au moins. Je pense que toutes les tablettes de chocolat vont prendre au moins un euro. Le paquet de café, un ou deux euros.
Et c’est ça le grand inconnu de l’année 2025 : est-ce que Français vont continuer à acheter du chocolat à ce prix là ? Parce que pour le moment, c’est intéressant pour les producteurs, parce qu’ils vendent plus cher. Mais ça fait 20 ans qu’ils ne vendaient pas trop cher, sauf ceux qui travaillent dans le commerce équitable. En ce moment, c’est plus cher, donc les producteurs en profitent. Mais ça dérégule beaucoup le marché. Et puis si les ventes baissent, le marché va s’effondrer.
Donc vous serez obligés d’augmenter le prix de votre tablette ?
Pour le moment elle n’a pas monté, mais dépêchez vous, car ça va monter vite.