C’est presque un exploit de voir l’équipe de France Espoirs être encore engagée à l’Euro de la catégorie. « Rien ne nous a été donné », a d’ailleurs lancé le sélectionneur Gérald Baticle dimanche, après la qualification de ses joueurs pour les demi-finales.
Ce mercredi (21h), les Bleuets défieront l’Allemagne à Kosice (Slovaquie) pour décrocher une place en finale. Une rencontre durant laquelle l’expérience acquise en accéléré ces dernières semaines pourrait être un atout de taille.
Une première depuis 2002 ?
« On s’est adapté aux difficultés qu’on a pu rencontrer par rapport à la liste, on a revu nos plans tactiques, on a travaillé pour constituer une belle liste, pour bien intégrer les nouveaux et mettre tout le monde à un niveau optimum », a rappelé Gérald Baticle.
Ses Bleuets remaniés ont réussi leur mue. En se hissant jusqu’en demie, ils ont d’ores et déjà atteint l’objectif qu’ils s’étaient fixés. Et rêvent désormais plus grand. « On travaille depuis maintenant trois semaines et aujourd’hui, on récolte les fruits », affirme Matthis Abline, qui fait partie des appelés de dernière minute. « Même menés, on ne baisse jamais les bras […]. Cela donne envie d’aller jusqu’au bout », poursuit l’attaquant nantais.
Jusqu’à présent, ce n’est arrivé qu’une fois. En 1988, il y a 37 ans, les Bleuets – emmenés par Eric Cantona – avaient offert à la France son seul titre européen de la catégorie. Depuis, seule la génération de Mickaël Landreau, Sydney Govou ou Peguy Luyindula est parvenue à se hisser jusqu’en finale, en 2002.
Et c’est peut-être l’équipe de France que l’on attendait le moins à ce niveau qui s’apprête à imiter ses glorieux anciens. Non pas que les Bleuets de 2025 soient moins bons que ceux des années précédentes. Mais les joueurs de Gérald Baticle ont vécu tellement de péripéties depuis le début de leur préparation, fin mai, qu’il semblait très optimiste de les imaginer atteindre le dernier carré.
Une équipe renversante
Outre les absences de nombreux cadres suite aux décisions de leurs clubs (comme Hugo Ekitike ou Enzo Millot), ou de leur arrivée sur le devant de la scène (Rayan Cherki et Désiré Doué par exemple), les Bleuets ont également dû renverser des situations bien mal engagées sur le terrain.
Contre la Géorgie en phase de poules, Mathys Tel et ses coéquipiers, menés 2-1 à la 89e minute, étaient à un pas d’une élimination précoce. Mais deux buts inscrits à la 89e puis à la 12e minute du temps additionnel ont finalement maintenu l’équipe en vie. Huit jours plus tard, rebelote contre le Danemark en quart de finale. Longtemps derrière au score, les Bleuets ont renversé la situation en moins de deux minutes (deux buts inscrits à la 84e et 85e minute, ndlr) pour se hisser dans le dernier carré.
Désormais, ce groupe qui s’est construit dans la difficulté ne rêve que d’une chose : décrocher le titre continental, samedi à Bratislava.