Seulement médaillée de bronze aux JO de Paris alors qu’elle était programmée pour l’or, Romane Dicko brigue samedi un cinquième titre aux Championnats d’Europe de judo, une compétition qui doit lui servir de préparation aux Mondiaux mais aussi d’étape dans sa reconstruction.
“Je n’ai pas été championne olympique à Paris, c’est comme ça“, constate Dicko sans apitoyer sur son sort. “Mais il y a d’autres titres à aller chercher cette année.” Si les Championnats d’Europe de Podgorica ne figuraient pas forcément à son programme, l’encadrement des Bleus a finalement choisi de l’aligner au Monténégro, l’occasion de préparer au mieux le principal objectif de la saison: les Mondiaux de Budapest dans six semaines (13-20 juin).
“Forcément, il fallait une compétition avant les Monde. J’ai envie de dire: ‘Tant mieux!’. C’est un championnat, il y a un titre à aller chercher, et voilà, c’est parti !“, lance-t-elle. Mais pour celle qui détient déjà quatre couronnes européennes, l’Euro constitue également une étape dans son chemin vers Los Angeles 2028 après des JO de Paris amers.
Le deuil est quasiment fait
“Je me reconstruis tranquillement“, admet-elle. “Là, je suis en train de poser les briques pour LA.” Grande favorite pour le titre avant les Jeux de Paris, la Française de 25 ans, intouchable sur le circuit tout au long de l’année, avait été battue contre toute attente en demi-finale par la Brésilienne Beatriz Souza, future championne olympique, contre qui elle était pourtant invaincue en quatre combats.
Elle avait dû se contenter, comme à Tokyo en 2021, de la médaille de bronze en individuel. Le lendemain, elle avait contribué au succès des Bleus par équipes, mais même cette médaille d’or collective n’avait pas réussi à atténuer sa déception.
Neuf mois plus tard, “ça va beaucoup mieux maintenant“, assure-t-elle. “Les Jeux, ça commence à faire longtemps, le deuil est quasiment fait. En tout cas, j’avance. J’ai décidé d’avancer.”
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“Je vais essayer d’arrêter de pleurer” : Dicko, un bronze si dur à savourer
Video credit: Eurosport
“Remonter en selle”
Nouvelle olympiade, nouveaux entraîneurs… “Il faut un peu tout recommencer“, poursuit-elle. “Ça fait partie du jeu. Le train, en tout cas, va partir, avec ou sans moi. J’ai envie d’être dans ce train donc il faut remonter en selle.”
Après la désillusion, Dicko a donc laissé le temps faire son oeuvre, mais elle n’a toutefois jamais songé à marquer une pause dans sa carrière. “J’aime trop le judo. J’aime trop cette ambiance. J’aime trop aller à la guerre !“, affirme-t-elle. “C’est des sensations qu’on ne retrouve nulle part. Tant que je kiffe ce sentiment, je ne vais jamais arrêter. Donc bien évidemment, je continue.”
Pour sa rentrée internationale, la Française s’est imposée avec la manière en remportant le Grand Slam de Tbilissi fin mars en Géorgie. “Il fallait bien remettre le kimono à un moment ! Ça s’est bien passé, j’ai fait une bonne compétition et j’ai réussi à monter en puissance dans les matches. J’ai fait, je pense, du bon judo pour une reprise“, s’est-elle félicitée.
A Podgorica, elle tentera de rester invaincue au niveau européen, elle qui n’y a jamais perdu le moindre combat, y compris dans les catégories de jeunes. “J’ai hâte. Ça fera peut-être un titre en plus. En tout cas, j’ai hâte d’aller le chercher. J’en ai déjà quatre, une cinquième couronne européenne, ça ferait toujours du bien“, dit-elle.