Analyse publiée le mercredi 19 mars 2025
La paire EUR/USD évolue dans un contexte économique et géopolitique contrasté alors que la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne (BCE) adoptent des stratégies monétaires prudentes.
Depuis septembre 2024, la Fed a procédé à plusieurs baisses de taux, réduisant progressivement son principal taux directeur de 5,5 % à 4,5 %. Cependant, face à une résurgence de l’inflation aux États-Unis, l’institution monétaire dirigée par Jerome Powell adopte une posture plus attentiste, conditionnant d’éventuels ajustements à une stabilisation des prix. Cette politique pourrait freiner l’affaiblissement du dollar et limiter la progression de l’euro.
De son côté, la BCE, sous la présidence de Christine Lagarde, maintient une politique plus accommodante afin de soutenir la croissance dans la zone euro. Cette divergence entre les politiques monétaires des deux rives de l’Atlantique n’a cependant pas empêché l’euro de fortement s’apprécier depuis le début de l’année 2025, revenant à grandes enjambées vers la barre symbolique des 1,10$. On peut même se demander si sur son élan il ne va pas retrouver sa résistance majeure située à 1,12 dollar.
Les incertitudes géopolitiques et commerciales continuent cependant de peser sur les marchés. Les tensions commerciales entre les États-Unis et leurs partenaires, ainsi que les incertitudes politiques en Europe, ont tendance à accentuer la volatilité de l’euro face au billet vert.
Quelle direction pour les prochains mois ?
Dans ce climat d’incertitude, la prudence reste de mise pour les investisseurs. La trajectoire de l’EUR/USD dépendra en grande partie des décisions des banques centrales et de l’évolution des indicateurs économiques clés, tels que l’inflation, la croissance et le marché de l’emploi des deux côtés de l’Atlantique.
Pour l’instant les marchés jouent le scénario d’une nouvelle baisse des taux de la Fed et l’euro en profite. Techniquement les signaux restent d’ailleurs toujours bien installés pour la hausse de la monnaie unique. Attention toutefois, Powell fait de la résistance au grand dam de Donald Trump, et il pourrait surprendre désagréablement s’il a des craintes inflationnistes aux États-Unis. Un scénario qui est loin d’être exclu compte tenu des barrières douanières qui se mettent en place.
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