L’inflation touche également les boîtes d’œufs, qui pâtissent d’une production en berne, alors que la demande reste forte. Dans les rayons des supermarchés, les pénuries se multiplient.

Aux États-Unis, les amateurs d’omelettes devront-ils bientôt faire partie des privilégiés pour se délecter de leur plat favori ? Alors que l’inflation restait au-dessus des 2,5%, en décembre dernier et que la Maison Blanche a fait de la lutte contre la flambée des prix une priorité, les œufs font partie des produits symboliques de cette dynamique qui met à mal le portefeuille des ménages.

Le prix des œufs connaît ainsi une envolée spectaculaire. En un an, le coût moyen d’une douzaine a bondi de 65%, passant de 2,51 dollars en décembre 2023 à 4,15 dollars un an plus tard, selon le U.S Bureau of Labor Statistics. Aujourd’hui, il atteint 5,29 dollars (5,07 euros) en moyenne, mais il peut s’envoler pour atteindre jusqu’à 9,99 dollars la douzaine et 19,99 dollars la boîte de 18 œufs, selon les États. La hausse pourrait se poursuivre et atteindre 20% cette année, selon l’USDA, le département d’Agriculture des États-Unis. «Il y a une chance très réelle que nous puissions flirter avec des records», s’est inquiété Brian Moscogiuri, vice-président d’Eggs Unlimited, un fournisseur d’œufs cité par la presse américaine.

Cette augmentation spectaculaire des prix s’explique d’abord par une épidémie de grippe aviaire de grosse ampleur. Selon NBC News, 33 millions de poules ont été décimées, et 13 millions de volailles supplémentaires ont été abattues sur le seul mois de décembre afin de limiter la propagation du virus. À cette crise sanitaire s’ajoute une hausse saisonnière de la demande. «Le quatrième trimestre est le moment où nous voyons généralement la plus forte demande d’œufs, car les consommateurs ont tendance à cuisiner autour des vacances de Thanksgiving et de Noël», a déclaré Ryan Hojnowski, analyste des œufs chez Expana, à NBC News.

Vols et hausses de prix

La production ayant décliné, de nombreux supermarchés mettent en place des contraintes d’achat. Dans plusieurs États comme au Nevada, en Ohio, en Floride ou en Californie, des pancartes à proximité des boîtes d’œufs préviennent les clients : «En raison des conditions du marché nous imposons des restrictions sur ce produit. Deux boîtes maximum par client ». Dans un autre magasin, la direction présente ses excuses aux consommateurs, reconnaissant que «les prix des œufs ont augmenté».

Face à la flambée des prix, l’œuf devient un produit de plus en plus convoité, certains consommateurs allant jusqu’à en voler. Samedi 1er février, un vol de 100.000 œufs a ainsi été signalé dans une remorque de camion, en Pennsylvanie. Valeur du butin, selon la police : 40.000 dollars. Ailleurs, les restaurants aussi sont obligés d’augmenter leurs prix. C’est ainsi le cas de la célèbre chaîne Waffle House, qui a annoncé facturer ses clients 50 cents supplémentaires par œuf pour compenser la hausse des coûts.

Cette crise a même pris une tournure politique. Donald Trump, qui avait promis de baisser le prix des biens de première nécessité, est tenu pour responsable. La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a quant à elle blâmé les démocrates. «Je voudrais rappeler à chacun d’entre vous qu’en 2024, lorsque Joe Biden dormait dans le bureau ovale, les prix des œufs ont augmenté de 65% dans ce pays», a-t-elle déclaré à NBC News. Elle a par ailleurs accusé l’administration Biden et le département de l’Agriculture d’avoir «ordonné l’abattage massif de plus de 100 millions de poules, ce qui a conduit à un manque d’approvisionnement en poules dans ce pays, donc à un manque de l’approvisionnement en œufs».



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