Chute des indices, glissade du dollar et du pétrole, nouveau sommet pour l’or…: les marchés ont été vivement secoués par les annonces de Donald Trump. Stellantis et Kering perdent plus de 8%.

Donald Trump a frappé un grand coup mercredi pour son «liberation day». Les États-Unis imposeront dans les prochains jours des droits de douane réciproques par pays, avec un plancher à 10 %. Les produits en provenance d’Europe supporteront des taxes douanières de 20 %, et ceux en provenance de Chine 54 % au total. Un véritable coup de massue pour les investisseurs qui ont longtemps voulu croire que Donald Trump bluffait avec ses menaces de guerre commerciale.

Une tempête d’une rare violence a déferlé sur l’ensemble des places boursières mondiales. Les Bourses européennes ont lourdement chuté ce jeudi, Paris a signé sa pire baisse depuis deux ans. Le CAC 40 a cédé 3,31%. Aucun secteur ne semblait épargné par la fièvre vendeuse. STMicroelectronics, Stellantis et Kering ont terminé en baisse de plus de 8%. Ailleurs en Europe, Francfort a perdu 3,01%, Milan 3,60% et Londres 1,55%. La volatilité qui provoque des secousses en cascade sur les marchés a fait un bond en avant. Le Vix aussi appelé «indice de la peur» s’est envolé de plus de 30% ces derniers jours.

À Wall Street le Dow Jones reculait de 3,73%, l’indice Nasdaq plongeait de 5,60% et l’indice élargi S&P lâchait 4,37%, évoluant à des plus bas depuis septembre. À Tokyo l’indice Nikkei a plongé de 2,77% à 34.735 points et l’indice élargi Topix de 3,08% à 2.568 points. A Séoul, l’indice Kospi reculait de 0,77% après avoir lâché presque 3% à l’ouverture Les groupes exportateurs buvaient la tasse, à l’image du spécialiste des jeux vidéo Nintendo, qui s’est momentanément effondré de 6%, avec des inquiétudes sur sa nouvelle console Switch 2 produite notamment au Vietnam et au Cambodge. Alors que des surtaxes américaines de 25% ciblant les importations automobiles sont entrées en vigueur dès ce mercredi, les constructeurs nippons étaient aussi à la peine.

Les marchés chinois souffraient également. Hong Kong a cédé 1,69%. Ailleurs, Shanghai 0,24% et Séoul 0,76%. «Il s’agit d’une frappe coordonnée sur la majeure partie de l’économie mondiale, et la réaction des marchés est justifiée. Les États-Unis ont mis à mal ce qui restait du multilatéralisme et ouvert la voie à des représailles», souligne Stephen Innes, de SPI Asset Management.

Wall Street, première victime de la guerre commerciale

La Bourse de New York est déjà la principale victime de la politique menée à Washington. Le marché américain avait d’abord salué avec ferveur la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle de début novembre. Les promesses de dérégulation et de baisse des impôts du milliardaire avaient galvanisé les investisseurs et propulsé les marchés américains à des sommets historiques. Avec les prémices de la guerre commerciale en février, l’ambiance s’est considérablement dégradée et la Bourse de New York a fait volte-face.


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Wall Street est en effet en première ligne face à la guerre commerciale engagée par le président des États-Unis. Depuis son pic de fin février, le Standard & Poor’s 500 a ainsi perdu près de 9 % et le Nasdaq plus de 13 %. L’indice des valeurs technologiques est particulièrement affecté par le bras de fer engagé par les États-Unis avec ses partenaires commerciaux. Les fleurons du Nasdaq, les fameux «7 magnifiques» (Apple, Nvidia, Microsoft, Meta, Amazon, Google et Tesla), chèrement valorisés et résolument tournés vers l’international, qui tiraient les marchés américains vers le haut depuis des années, sont les premières victimes de la politique menée par l’administration Trump. Tesla est emporté dans une véritable spirale baissière. Depuis son sommet du mois de décembre dernier, le titre a perdu près de la moitié de sa valeur. La personnalité d’Elon Musk et son action au sein de l’Administration Trump rebutent les investisseurs et les ventes du constructeur piquent du nez.

Ruée sur les valeurs refuge

Certains veulent croire à des jours meilleurs et s’accrochent à l’idée d’un nouveau virage à 180 degrés de Donald Trump. «Le point positif pour les investisseurs pourrait être qu’il ne s’agit que d’un point de départ pour les négociations avec d’autres pays» estiment les spécialistes de Northlight Asset Management.

En attendant les investisseurs se ruent sur les traditionnelles valeurs refuge. L’once d’or a battu en début de matinée un nouveau record historique, à 3.167,83 dollars l’once. Le yen et le franc suisse étaient également propulsés. Le marché obligataire a aussi joué son rôle de valeur refuge: le rendement des emprunts d’État américains à dix ans s’est détendu jusqu’à 4,11% après les annonces de Donald Trump contre 4,17% à la clôture la veille. Les cours du pétrole ont trébuché. Le baril de WTI américain reculait encore de 2,51% à 69,91 dollars et celui de Brent de la mer du Nord de 2,36% à 73,18 dollars.


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