Le dollar américain, le peso mexicain et le dollar canadien s’affaiblissent tous les trois jeudi après l’annonce par Washington de droits de douane sur les automobiles importées aux États-Unis. Donald Trump a annoncé la veille qu’il imposerait à partir du 3 avril (04H01 GMT) 25% de droits de douane additionnels non seulement sur les voitures fabriquées en dehors des États-Unis, mais aussi sur «certaines» pièces détachées qui composent les véhicules assemblés sur le sol américain.
«Nous allons faire payer les pays qui font des affaires dans notre pays et prennent notre richesse», a justifié le président américain. Le dollar n’a pas bénéficié de cette annonce, pourtant de nature à renforcer l’inflation et donc à motiver la Réserve fédérale américaine (Fed) à conserver des taux directeurs élevés. Vers 18h50 GMT, le billet vert reculait de 0,37% par rapport à l’euro, à 1,0794 dollar. Le Dollar Index, qui compare la monnaie américaine à un panier d’autres grandes devises, perdait 0,23% à 104,31 points.
Baisse des monnaies du Canada et du Mexique
Cela s’explique car «des droits de douane sur les automobiles et les pièces détachées pèseraient négativement sur l’économie américaine, notamment en perturbant les chaînes d’approvisionnement interconnectées en Amérique du Nord», estime Lee Hardman, de MUFG. Donald Trump entend faire prospérer l’industrie automobile nationale, tout en lui imposant de remodeler son modèle de production, très dépendant des importations pour les milliers de pièces entrant dans la fabrication d’un seul modèle.
En conséquence, les monnaies du Canada et du Mexique, où les grands constructeurs américains possèdent des usines, perdaient également du terrain. Le peso mexicain lâchait 1,08% face au «buck», autre surnom de la monnaie américaine, à 20,32 pesos, et le dollar canadien reculait de 0,33%, à 1,4314 dollar canadien. Selon Adam Button, de ForexLive, les devises nord-américaines connaissent toutefois des variations limitées car «le marché pense largement que les droits de douane sur l’automobile sont du bluff, ou du moins qu’ils seront de courte durée» et seront utilisés par Donald Trump comme «leviers de négociation».
En parallèle, la politique américaine «erratique et imprévisible», ainsi que «l’effondrement de la mondialisation» pousse les cambistes à se tourner vers d’autres secteurs d’investissement dont les valeurs dites refuges, explique auprès de l’AFP l’analyste. L’or a ainsi franchi un nouveau record jeudi, à plus de 3.059 dollars l’once. Vers 18H50 GMT, il évoluait autour de 3.056 dollars.
