Le dollar se stabilisait mardi, les investisseurs restant prudents après les annonces de Donald Trump sur les droits de douane, en l’absence de mise en place concrète. Vers 20H00 GMT, la devise américaine lâchait 0,04% par rapport à l’euro, à 1,0420 dollar. Sitôt investi, le dirigeant a décrété l’état d’urgence à la frontière avec le Mexique contre l’immigration, gracié 1.500 assaillants du Capitole, et signé le retrait des États-Unis de l’accord de Paris et de l’OMS, autant de mesures fortes qui ont renforcé la confiance des investisseurs dans le fait qu’il mettrait à exécution ses promesses de campagne, dont celle d’une nouvelle politique commerciale protectionniste.
«En fin de compte, les actes sont plus éloquents que les paroles et jusqu’à présent, Trump n’a pas imposé de droits de douane», juge auprès de l’AFP Adam Button, de ForexLive. Le nouveau président a réaffirmé lundi son intention d’imposer des droits de douane de 25% sur les produits canadiens et mexicains à compter du 1er février, ce qui pourrait faire grimper l’inflation aux États-Unis et laisserait moins de marge à la Réserve fédérale (Fed) pour abaisser ses taux dans les prochains mois. Mais aucun décret en ce sens n’a été signé pour le moment.
«Pas de précipitation»
En réaction, la devise américaine avait écrasé le peso mexicain et le dollar canadien lundi avant de reculer un peu mardi. Vers 20H00 GMT, le peso mexicain, s’enfonçait de 0,63%, à 20,6344 pesos pour un dollar, et la monnaie canadienne reculait de 0,17%, à 1,4335 dollar canadien pour un «buck», un surnom de la devise américaine. «Il a de nouveau effrayé les marchés en parlant du Mexique et du Canada, et un peu de la Chine. Mais il a eu plusieurs mois pour préparer des droits douaniers et il n’en a décrété aucun.» Les cambistes estiment donc «qu’il n’y a pas de précipitation en matière de droits de douane» et ont «le sentiment que Trump fera des menaces incessantes, comme lors de son dernier mandat», assure Adam Button.
Concernant la Chine, dont les exportations ont été menacées de surtaxes douanières tout au long de la campagne, Donald Trump a demandé lundi aux agences fédérales d’évaluer l’état de l’accord commercial conclu entre Washington et Pékin en 2020 «afin de déterminer si une mise en œuvre ou des changements sont nécessaires». «Les marchés continueront à évoluer au gré des politiques commerciales imprévisibles de M. Trump», résument les analystes de Brown Brothers Harriman. Mais, «l’exceptionnalisme économique des États-Unis a été et sera toujours le principal moteur de la vigueur du dollar», ajoutent-ils.