Le dollar recule vendredi, toujours plombé par les incertitudes économiques aux Etats-Unis et la bonne santé d’autres grandes monnaies, tandis que l’or a dépassé pour la première fois la barre des 3.000 dollars. Vers 18H40 GMT, le billet vert refluait de 0,25% face à l’euro, à 1,0904 dollar et de 0,16% face à la livre britannique, à 1,2931 dollar.

«Les récentes surprises négatives dans les données économiques ont renforcé les paris de réduction des taux de la Réserve fédérale (Fed), ce qui, d’une manière générale, peut exercer une certaine pression à la baisse sur le dollar», s’ajoutant à «des inquiétudes sur la croissance aux Etats-Unis», a souligné Kristian Kerr, de LPL Financial. Par ailleurs, «la vigueur relative des autres grandes monnaies mondiales a fortement pesé sur le dollar au cours des dernières semaines», a-t-il ajouté.

Pas de «tournant définitif»

La devise américaine souffre en particulier face à l’euro, qui est porté par la perspective d’investissements massifs en Allemagne. Le plan du futur chancelier Friedrich Merz destiné à réarmer et moderniser l’Allemagne, très attendu par les partenaires du pays, est désormais sur de bons rails grâce à un accord politique conclu in extremis. Le chef des conservateurs a obtenu vendredi des députés écologistes qu’ils acceptent de lever leur veto à son «bazooka» de centaines de milliards d’euros, un programme de dépense sans précédent pour la première économie européenne. Avec l’appui des députés écologistes, Friedrich Merz peut désormais compter sur la majorité des deux tiers nécessaire pour faire adopter les changements constitutionnels permettant ce programme de dépenses sans précédent.

«De l’autre côté du globe, le yen japonais a gagné du terrain face au dollar» grâce «aux espoirs de hausse des taux» de la Banque du Japon (BoJ), a écrit Kristian Kerr. Avec son récent recul, le dollar est revenu aux niveaux où il évoluait ces dernières années «ce qui suggère que les mouvements récents ne sont pas le signe d’un tournant définitif pour le dollar», a estimé M. Kerr. En parallèle, l’or a grimpé vendredi jusqu’à un record de 3.004,94 dollars, avant de retomber à 2.984,86 vers 18H50 GMT, profitant de son statut de valeur refuge. «L’équation reste simple pour l’or: plus les droits de douane sont élevés, plus l’incertitude est grande et plus la demande est forte», résume Stephen Innes, analyste chez SPI AM.



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