Le dollar a chuté mardi tandis que les dollars australien et néo-zélandais progressaient, suite à l’annonce par le président américain Donald Trump d’un cessez-le-feu entre Israël et l’Iran. Cette nouvelle, accueillie avec enthousiasme par les investisseurs, a déclenché une vague d’appétit pour le risque sur les marchés.
Donald Trump a annoncé un cessez-le-feu total entre Israël et l’Iran, une décision susceptible de mettre fin à douze jours de conflit ayant poussé des millions de personnes à fuir Téhéran et ravivé les craintes d’une escalade dans une région déjà marquée par la guerre.
Aucune réaction officielle n’a été formulée du côté israélien dans l’immédiat. Un responsable iranien avait précédemment confirmé que Téhéran avait accepté le cessez-le-feu, mais le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré qu’il n’y aurait pas d’arrêt des hostilités tant qu’Israël ne cesserait pas ses attaques.
La devise australienne, sensible au risque, en a profité pour progresser de 0,3 % à 0,6480 dollar, tout comme le dollar néo-zélandais qui a gagné 0,3 % à 0,5994 dollar.
Le shekel israélien a également fortement rebondi, s’appréciant de 1 % face au dollar pour atteindre son niveau le plus élevé depuis février 2023.
« C’est évidemment une nouvelle positive pour le sentiment de risque », a commenté Rodrigo Catril, stratège senior devises chez National Australia Bank.
« Il nous faut cependant davantage de détails sur la portée de cette annonce… J’imagine que tout dépendra des conditions du cessez-le-feu, et de celles permettant d’aboutir à un accord de paix plus durable. »
Le dollar, qui avait bénéficié la semaine dernière de la demande de valeurs refuges, a reculé sur l’ensemble des marchés à la suite de cette annonce.
Face au yen, le billet vert a cédé 0,37 % à 145,60.
L’euro a progressé de 0,12 % à 1,1592 dollar et la livre sterling de 0,11 % à 1,3541 dollar.
Le yen et l’euro ont profité du recul des prix du pétrole, l’Union européenne et le Japon dépendant fortement des importations de pétrole et de gaz naturel liquéfié, tandis que les États-Unis sont exportateurs nets.
Les propos de Trump sur son réseau Truth Social sont intervenus après qu’un missile iranien a visé lundi une base américaine au Qatar, sans faire de blessés, une action qu’il a qualifiée de « réaction faible » face aux frappes américaines.
Autre facteur de pression sur le dollar : les déclarations conciliantes de Michelle Bowman, membre du Conseil des gouverneurs de la Fed, qui a estimé que la banque centrale américaine devait envisager une baisse des taux prochainement.
Cette ouverture à une baisse rapide des taux est partagée par Christopher Waller, autre gouverneur de la Fed, qui a déclaré à la télévision la semaine dernière qu’il envisageait aussi une baisse lors de la réunion du mois prochain.
Face à un panier de devises, le dollar est resté quasi stable à 98,23, après avoir reculé de plus de 0,5 % lors de la séance précédente.
« On observe une division croissante au sein du conseil de la Fed à l’approche du témoignage du président Powell », analyse Tony Sycamore, analyste de marché chez IG.
« La probabilité d’une baisse des taux en juillet reste sous-évaluée. Selon moi, elle devrait être plus élevée. »
Désormais, les marchés intègrent une probabilité de plus de 20 % d’une baisse des taux par la Fed en juillet, contre 14,5 % la veille, selon l’outil CME FedWatch.
Le président de la Fed, Jerome Powell, doit témoigner devant le Congrès américain mardi et mercredi, l’attention se concentrant sur les perspectives de taux aux États-Unis.
Côté cryptomonnaies, le bitcoin a progressé de plus de 1 % à 104 939,26 dollars, tandis que l’ether a bondi de 2,1 % à 2 397,65 dollars, reflet de l’appétit pour le risque.