Le dollar recule lundi, miné par les incertitudes autour des droits de douane et par la possible adoption par le Sénat américain du mégaprojet de loi budgétaire de Donald Trump. Vers 18H30 GMT, le billet vert lâchait 0,50% face à la monnaie unique européenne, à 1,1778 dollar pour un euro, évoluant autour de ses plus bas niveaux depuis 2021. Le Dollar Index, qui compare la devise américaine à un panier d’autres grandes monnaies, reculait pour sa part de 0,51%, à 96,91 points.

«Le dollar reste sous pression à l’aube d’une semaine cruciale», résument dans une note les analystes de Brown Brothers Harriman. «Les incertitudes liées à la politique commerciale continuent de perturber les marchés», ajoutent pour leur part les analystes de Monex USA. Les négociations avec le Canada, notamment, ont repris après l’annulation dimanche par Ottawa de sa taxe sur les géants du numérique, qualifiée par le président américain de «coup direct et évident» contre les États-Unis.

Les signes de progrès commerciaux à l’approche de la fin de la suspension partielle des droits de douane américains, le 9 juillet, atténuent les attentes d’un regain d’inflation et ravivent «l’optimisme sur la croissance mondiale», a noté Stephen Innes, analyste chez SPI AM. Une inflation moins soutenue pourrait pousser la banque centrale américaine (Fed) à adopter une posture plus accommodante, ce qui plomberait le dollar.

La monnaie américaine est aussi lestée par la possible adoption dès lundi par le Sénat du projet de loi budgétaire de M. Trump, qu’il espère voir promulgué avant le 4 juillet. Les marchés s’inquiètent en effet d’un possible «impact négatif» sur «les perspectives budgétaires du gouvernement américain», explique Lee Hardman, analyste de MUFG. Le Bureau budgétaire du Congrès, chargé d’estimer de manière non partisane l’impact des projets de loi sur les finances publiques, estimait dimanche que cette «big beautiful bill» augmenterait la dette publique de plus de 3.000 milliards de dollars d’ici 2034.

Seront publiés cette semaine, aux États-Unis, l’indice d’activité manufacturière ISM pour juin, l’enquête ADP sur les créations d’emplois dans le secteur privé en juin et le rapport du ministère du Travail sur l’emploi en juin. Ce dernier rapport sera «le point culminant» de la semaine, selon Marc Chandler, de Bannockburn Global Forex, qui ajoute que «le ralentissement du marché du travail devrait être évident».



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