Le dollar canadien s’est redressé mercredi après avoir atteint un creux de près de trois semaines, alors que des informations relayées par les médias, selon lesquelles le président américain Donald Trump pourrait prochainement limoger le président de la Réserve fédérale Jerome Powell, ont entraîné une vente massive du billet vert.
Le huard s’échangeait en hausse de 0,2 % à 1,37 dollar américain, soit 72,99 cents américains, après avoir touché son niveau intrajournalier le plus faible depuis le 27 juin à 1,3755.
« Le marché est vraiment piloté par les États-Unis en ce moment », a déclaré Kyle Chapman, analyste des marchés des changes chez Ballinger & Co à Londres. « Le pic de trois semaines (pour l’USD-CAD) pourrait être de courte durée si Trump envisage réellement de limoger Powell, même si le dollar canadien en profiterait probablement moins que ses homologues en raison de sa proximité avec les États-Unis. »
Le dollar américain a chuté face à un panier de grandes devises lors de séances volatiles, sur fond de rumeurs selon lesquelles Trump chercherait à se séparer de Powell. Toutefois, le billet vert a récupéré une partie de ses pertes lorsque Trump a déclaré ne pas avoir l’intention de le faire.
Les responsables de la Fed ont résisté à l’idée de baisser les taux d’intérêt tant qu’il n’y a pas de certitude sur la capacité des tarifs douaniers imposés par Trump aux partenaires commerciaux des États-Unis à relancer l’inflation. Les données publiées mardi ont montré une hausse des prix à la consommation américains, ce qui avait soutenu le billet vert.
Les chiffres de l’inflation canadienne publiés mardi ont révélé que les hausses sous-jacentes restaient proches d’un rythme annuel de 3 %, bien au-dessus de l’objectif de 2 % de la Banque du Canada.
Les investisseurs ont en grande partie écarté la possibilité d’une baisse des taux de la Banque du Canada lors de la prochaine décision de politique monétaire prévue le 30 juillet.
Le Premier ministre canadien, Mark Carney, a déclaré que la résolution des questions liées au bois d’oeuvre constitue une priorité absolue dans les négociations commerciales en cours avec les États-Unis, mais qu’un accord favorable aux travailleurs canadiens n’est pas encore sur la table.
Les rendements des obligations canadiennes ont évolué de manière contrastée sur une courbe plus pentue, suivant les mouvements des bons du Trésor américain. Le taux à 2 ans a reculé de 1,6 point de base à 2,822 %, tandis que le taux à 30 ans a progressé de 1,4 point de base à 3,911 %.