Le dollar reprenait un peu de couleurs mercredi après sa glissade de la veille et restait peu ébranlé par les dernières annonces de Donald Trump sur les droits de douane. Vers 18H50 GMT, le billet vert progressait de 0,25% par rapport à la monnaie unique européenne, à 1,0490 dollar pour un euro. Le Dollar Index, qui compare la devise américaine à un panier d’autres grandes monnaies, reprenait 0,12% à 106,44 points.
Le dollar «digère les commentaires de Trump à la Maison Blanche», a résumé auprès de l’AFP Adam Button, analyste financier chez ForexLive. Le président américain a annoncé mercredi, à l’occasion de la première réunion de son cabinet à la Maison Blanche, que les produits européens feraient l’objet «prochainement» de 25% de droits de douane. Concernant le Canada et le Mexique, les droits de douane annoncés début février, puis suspendus jusqu’au 4 mars, devraient finalement être effectifs à compter du 2 avril, a déclaré le secrétaire au Commerce Howard Lutnick. Quelques jours plus tôt, M. Trump avait pourtant assuré que les États-Unis allaient relever leurs droits de douane de 25% contre le Canada et le Mexique «à la date prévue», soit début mars, en dépit des gages apportés par ces deux pays.
«Doutes sur l’exceptionnalisme américain»
Le «buck» – autre surnom de la monnaie américaine – «est en train de connaître de petits mouvements sur la base de ces commentaires contradictoires sur les droits de douane», a souligné M. Button. Ces oscillations «suggèrent que le marché pense qu’il s’agit (…) plutôt de (tactiques de) négociation», a ajouté l’analyste. Malgré sa légère avancée du jour, le billet vert reste toutefois contenu par «des perspectives économiques qui ne sont pas aussi solides (qu’on) le pensait à l’issue des élections», a avancé M. Button.
Mardi, le billet vert a accusé le coup après un nouvel indice de confiance témoignant du pessimisme des consommateurs américains. Ce signal s’ajoute à d’autres «données économiques américaines mitigées ces dernières semaines», qu’il s’agisse de l’indice ISM des services, de plusieurs indicateurs PMI, mais aussi les emplois et les ventes au détail aux États-Unis en janvier, énumère également Michael Pfister, de Commerzbank. De quoi faire grandir «les doutes sur l’exceptionnalisme américain», selon l’analyste.
«Au sortir de l’élection, on pensait qu’il y aurait une sorte d’embellie grâce (…) à un meilleur climat pour les affaires», a rappellé Adam Button. «Au lieu de cela, nous constatons que les enquêtes auprès des entreprises et des consommateurs s’affaiblissent rapidement en raison de l’incertitude sur les taxes douanières», a conclu l’analyste. Les chiffres du PIB américain pour l’année 2024 et le quatrième trimestre dévoilés jeudi devraient apporter un diagnostic plus clair sur l’économie des États-Unis, avant l’indice d’inflation PCE pour janvier qui sera publié vendredi.