(Agence Ecofin) – En Afrique, la diversité des monnaies et des environnements réglementaires, ainsi que l’inconvertibilité des devises entraînent une perte estimée à 5 milliards $/an. L’initiative du PAPSS permettra la conversion directe des monnaies et contribuera à l’intégration financière et économique.

Le Système de paiement et de règlement panafricain (PAPSS), en collaboration avec Interstellar, une entreprise africaine dans le domaine de la technologie, a annoncé le lancement du PAPSS African Currency Marketplace (PACM).

Selon un communiqué publié par Afreximbank, le lundi 7 juillet 2025, cette plateforme de marché financier permet un échange clair et direct des monnaies locales pour faciliter le commerce entre pays africains, sans passer par des devises fortes (dollar, euro). 

Cet outil offrira aussi la possibilité de négocier directement en devises locales en temps quasi réel, tout en respectant les réglementations nationales. « Il libère des liquidités, débloque des capitaux, élimine les coûts de change excessifs et soutient l’objectif à long terme de souveraineté financière du continent », précise le communiqué.

Sur le continent africain, la diversité des monnaies et des environnements réglementaires, ainsi que l’inconvertibilité des devises continuent de freiner la dynamique économique. Cette situation entraîne une perte annuelle estimée à 5 milliards $, en frais, retards et coûts d’opportunité, ce qui compromet la compétitivité des entreprises africaines et ralentit les progrès vers la réalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

Cette plateforme entend apporter une solution aux lacunes des systèmes monétaires, qui entravent la fluidité des transactions. Son efficacité a été mise en évidence lors de la phase pilote au cours de laquelle plus de 80 entreprises africaines ont effectué des transactions sur 12 paires de devises, toutes réglées en monnaies locales.

Opérationnel depuis 2022, le PAPSS est une infrastructure financière panafricaine conçue pour faciliter les paiements transfrontaliers en temps réel entre pays africains, en utilisant les monnaies locales. Il a permis des paiements transfrontaliers en temps réel dans 17 pays, en connectant 14 systèmes de compensation nationaux et plus de 150 banques commerciales. Cette institution a été créée par Afreximbank en collaboration avec la Commission de l’Union africaine et le secrétariat de la ZLECAf.

Un rapport d’Afreximbank intitulé « African Trade Report 2024 : Climate Implications of the AfCFTA Implementation » indique que les échanges commerciaux intra-africains demeurent faibles, malgré une croissance de 7,2 % en 2023, atteignant ainsi 192 milliards de dollars.

Lydie Mobio 

Edité par M.F. Vahid Codjia 

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