Un tel choc viendrait rogner les prévisions de croissance du Fonds monétaire international (FMI) pour la région économique, qui servent aujourd’hui de scénario de référence, précise l’institution de Francfort.
Pour parvenir à cette estimation, la BCE s’est appuyée sur plusieurs scénarios, du pire au plus favorable, émis par le réseau NGFS, une coalition de plus de 140 banques centrales et régulateurs qui travaillent à verdir la finance.
Ces projections ne sont pas des prévisions à proprement parler : elles imaginent des chocs extrêmes, censés survenir statistiquement une fois tous les cinquante ans, pour sensibiliser décideurs publics et privés à l’impact économique potentiel du dérèglement climatique.
Davantage que les simulations de long terme uniquement disponibles auparavant, à l’horizon 2050, ces nouveaux scénarios, limités à l’horizon 2030, visent à secouer les consciences dès maintenant.
Pire scénario
Et pour cause : le pire scénario – baptisé « Disasters and Policy Stagnation » (Catastrophes et inertie politique) – cumule vagues de chaleur extrême, sécheresses et incendies dès 2026, puis inondations et tempêtes l’année suivante.
À la clé : une baisse de productivité due aux fortes chaleurs, des destructions massives d’infrastructures (usines, routes, ponts, etc.) une inflation accrue et un coût du crédit plus élevé pour les secteurs les plus exposés. À l’inverse, un scénario optimiste – baptisé « l’autoroute vers Paris » – suppose une transition rapide et coordonnée vers la neutralité carbone, en ligne avec l’accord de Paris de 2015.
Grâce à des investissements massifs dans les technologies vertes, la croissance pourrait même être légèrement dopée et l’inflation contenue. Créé en 2017 après la COP21, le NGFS fédère la BCE, la Banque d’Angleterre ou encore la Banque du Japon autour d’un objectif : intégrer les risques climatiques dans la régulation financière.