“La valeur d’une devise se mesure à celle du gouvernement qui la soutient”, proclame The Economist. Avec cette maxime qui sonne comme une mise en garde, c’est bien entendu du dollar dont nous parle l’hebdomadaire britannique.
Alors que, depuis des dizaines d’années, le billet vert est traditionnellement “une source de sécurité” pour les investisseurs du monde entier, désormais, “il suscite la peur” – en témoigne sa chute de 9 % par rapport à un panier de devises, depuis la mi-janvier.
Ce spectaculaire retournement de situation, c’est la Maison-Blanche qui en est seule responsable, soutient le magazine économique, en décrivant, dans le dossier qui fait la couverture, ce vendredi 18 avril, “comment se déroulerait une crise du dollar”. Une couverture illustrée d’une version revisitée du tableau Le Cri, d’Edvard Munch.
9 000 milliards de dollars de dettes
Si cette monnaie domine les échanges mondiaux dans tous les domaines, “des biens aux marchandises, en passant par les produits dérivés”, c’est parce qu’elle repose sur un robuste socle, rappelle The Economist : “Une faible inflation”, garantie par la Réserve fédérale, et “la solide gouvernance de l’Amérique”.
Mais voilà qu’avec ses droits de douane ahurissants qui désorganisent les chaînes d’approvisionnement, alimentent l’inflation, “punissent les consommateurs” et poussent le pays “vers la récession” Donald Trump “a substitué des doutes affreux à ces certitudes inébranlables”.
La situation est d’autant plus explosive que les marchés, qui détestent l’incertitude, “commencent à se demander si Donald Trump a les compétences nécessaires pour gouverner l’Amérique de manière cohérente”. Or le pays a plus que jamais besoin des marchés. Sa situation budgétaire devient critique, avec un déficit qui a représenté 7 % du PIB pour l’année fiscale 2024, et un endettement net équivalent à 100 % du PIB.
Une grande partie de cette dette – un tiers, soit 8 500 milliards de dollars – est entre les mains d’étrangers. Et cette année, “les États-Unis doivent refinancer 9 000 milliards de dollars de dette”. Si les investisseurs perdent confiance et commencent à bouder les bons du Trésor américains, cela risque de déclencher assez vite une crise budgétaire.
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