Les dédicaces qu’ils crayonnent dans les festivals leur prennent des heures. Heureuse nouvelle : les organisateurs d’événements pérennisent leur rémunération, à l’essai depuis trois ans. Assez pour pérenniser, aussi, leur vie d’artiste ?

Riad Sattouf, auteur à succès de « L’Arabe du futur », à Angoulême le 25 janvier 2024. La rémunération des dédicaces pour tous les auteurs devient la règle.

Riad Sattouf, auteur à succès de « L’Arabe du futur », à Angoulême le 25 janvier 2024. La rémunération des dédicaces pour tous les auteurs devient la règle. Photo Duffour P/Andia.fr

Par Laurence Le Saux

Publié le 20 janvier 2025 à 15h20

Cest acté, les auteurs de bande dessinée continueront à se voir rémunérés pour les dédicaces qu’ils produisent dans le cadre de festivals. La mesure était en expérimentation depuis 2022. Partant du principe que leurs (longues) heures passées derrière une table, à dessiner sur les albums de leurs lecteurs, ne devaient pas relever du bénévolat, la Sofia (Société française des intérêts des auteurs de l’écrit), le Centre national du livre, le groupe BD du Syndicat national de l’édition et le ministère de la Culture se sont mis d’accord sur un forfait fixé à 255 euros brut par jour (pour 2025), indique Livres Hebdo, le magazine des professionnels de l’édition.

Le dispositif, valable « un an avec reconduction tacite », précise au périodique Geoffroy Pelletier, directeur de la Sofia, concerne une vingtaine de festivals volontaires, dont ceux d’Angoulême, de Bastia ou d’Aix-en-Provence. « Le nombre d’auteurs concernés n’a fait qu’augmenter au fil des années. Plus de deux mille ont été invités dans au moins un des festivals de bande dessinée en 2022 ou en 2023. » La dédicace est devenue, selon lui, une « création d’œuvre payée en droits d’auteur ».

Cette pérennisation est une bonne nouvelle mais ne masque pas la précarité des auteurs, dans un secteur en surproduction. En 2020, le rapport Racine préconisait une liste de mesures pour remédier à leur situation économique préoccupante, mais qui n’ont pas été suivies d’effets. Il y a tout juste un an, les artistes-auteurs (une catégorie regroupant les écrivains, auteurs de BD, scénaristes, photographes, graphistes, illustrateurs) se mobilisaient pour pousser l’Union européenne à cadrer plus précisément leurs conditions de travail. Leur demande n’a pas abouti, et le statut des artistes reste aussi nébuleux que fragile.



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